
"Je suis très contente que notre fille soit opérée ici plutôt qu’en France", confie Aminata Bah, la mère de Fanta. Les parents peuvent venir lui rendre visite : ici, on est tous ensemble, toute la famille. L’objectif de cette nouvelle aile de cardiologie, construite grâce à une généreuse donatrice privée, est d’éviter le long voyage de plusieurs semaines en France, à ces enfants qui souvent ne parlent pas la langue. "Cela permet aux enfants d’être opéré dans leur milieu naturel, assure le chirurgien malien Baba Ibrahima Diarra, et d’éviter le déphasage brutal, l’adaptation à un nouvel environnement."
Opérer sur place permet également de réduire les coûts : les opérations peuvent être "jusqu’à dix fois moins cher au Mali par rapport à la France", selon le fondateur de la Chaîne de l’espoir, Alain Deloche. Surtout, davantage d’enfants pourront être soignés. "L’hôpital le Luxembourg a diagnostiqué plus de 2500 enfants qui sont sur liste d’attente", explique Alice Authier, coordinatrice du projet. Evidemment ces enfants ne peuvent pas tous être envoyés en France pour être opérés. "La Chaîne de l’espoir faisait venir dans l’Hexagone une trentaine d’enfants par an, alors qu’une cinquantaine d’enfants pourront être opérés au Mali sur les quatre prochains mois, toujours gratuitement".